Qu’appelle-t-on hémorroïdes ?


Il est souvent difficile de donner une seule définition des hémorroïdes parce que, sous ce terme, les personnes ne parlent pas toujours de la même chose.

Pour les observateurs (médecins, anatomistes), les hémorroïdes sont des éléments normalement présents au niveau de l’anus. Il ne s’agit pas de simples veines mais des lacs sanguins associés à des petits vaisseaux : l’ensemble est regroupé en structures ayant des formes de grappes de raisin unies entre elles et à la paroi de l’anus (figure).

On sépare habituellement les hémorroïdes de la partie profonde de l’anus qui ont un aspect de coussinet violacé (hémorroïdes internes) de celles qui sont immédiatement à l’entrée de l’anus, uniquement visibles lors de complications (hémorroïdes externes). Les hémorroïdes internes ne peuvent pas être identifiées par un simple toucher : pendant la consultation, il faut introduire dans l’anus, un appareil non traumatisant (anuscope) pour les examiner (photo).

Hémorroïde – Aspects Clinique

Pour les personnes qui en souffrent (les malades), les hémorroïdes sont l’ensemble des signes qui créent une gêne au niveau de l’anus. Il peut s’agir d’une ou plusieurs tuméfactions, d’un prolapsus, de brûlures, de démangeaisons de suintements ou de saignements.

On distingue habituellement trois situations fréquentes:

  • La thrombose hémorroïdaire externe (hémorroïdes externes) se caractérise par une tuméfaction douloureuse d’apparition brutale, siégeant à l’entrée de l’anus : cette anomalie ne dure habituellement pas plus de 7 à 10 jours (photo).
  • La crise hémorroïdaire (hémorroïdes internes) se traduit par une sensation de tension et de brûlure à l’intérieur du canal anal. Ces signes ne durent habituellement pas plus de quelques jours.
  • Les phénomènes non douloureux peuvent être un prolapsus intermittent ou permanent provenant de l’intérieur de l’anus (on parle aussi de procidence), de saignements, de démangeaisons (hémorroïdes internes). Ces signes sont souvent chroniques c’est-à-dire qu’ils durent longtemps ou sont permanents.

Aucune des plaintes (on parle de symptômes) décrites ne signe avec certitude une maladie hémorroïdaire : d’autres maladies de l’anus ou de l’intestin peuvent donner des signes absolument identiques (douleurs saignements, brûlures). C’est pourquoi :

  • On ne connaît pas précisément la fréquence de la maladie hémorroïdaire (moins d’un tiers des gens qui souffrent consultent).
  • Les symptômes chroniques doivent inciter à consulter un médecin parce qu’ils peuvent être liés à une autre maladie que les hémorroïdes.

Quels sont les facteurs qui déclenchent ou aggravent les hémorroïdes ?

De nombreuses incertitudes persistent sur les causes de la maladie hémorroïdaire. On ne sait pas très bien si les plaintes sont en rapport avec une maladie des vaisseaux (mais les hémorroïdes ne sont pas des veines) ou s’il s’agit d’une maladie du système de fixation (ou d’ancrage) des hémorroïdes (leur mobilité et leur taille dans l’anus seraient responsables des signes).

De nombreux facteurs déclenchants ont été proposés mais très peu d’entre eux ont fait l’objet d’études suffisamment poussées pour les impliquer de façon certaine. Parmi les facteurs les mieux documentés, on retient les troubles du transit intestinal (constipation mais aussi diarrhée), certains agents irritants médicamenteux (certains laxatifs, suppositoires utilisés dans la constipation) ou alimentaires (épices), la grossesse et l’accouchement.